4 remèdes d’Evans Paul contre la destruction du bien commun

Dans son article du 16 février 2025, intitulé "Le Devoir de Sauvegarder les Acquis du Bien Commun" (ABC), l’ancien Premier ministre haïtien Evans Paul dresse un diagnostic alarmant sur la situation actuelle du pays, où les infrastructures essentielles sont prises pour cible par les gangs criminels. Parmi les plus récentes victimes de ces attaques, on trouve le plus grand centre hospitalier d'Haïti, l'Hôpital Général, détruit lors d'une offensive à Port-au-Prince. Selon Paul, ces attaques visent directement des piliers du Bien Commun tels que les hôpitaux, les écoles, les orphelinats, et autres lieux de savoir et de solidarité.

L’agression systématique contre ces symboles de solidarité nationale n'est pas qu'une manifestation de chaos, mais peut-être le signe d'une volonté délibérée de fragiliser les fondations de la société haïtienne. C'est dans ce contexte qu'Evans Paul propose quatre remèdes, ou solutions, pour enrayer cette tragédie.

1. Restaurer l’autorité de l’État et la primauté du droit

Restaurer l’autorité de l’État et la primauté du droit : la protection des infrastructures publiques doit être une priorité absolue.

Pour Paul, la priorité immédiate doit être la restauration de l’autorité de l'État. Par ricochet les institutions publiques et les infrastructures doivent être protégées par un système de sécurité efficace, respectueux du droit et de la justice. L’État haïtien doit reprendre son rôle de garant des biens publics en rétablissant un climat de qui permettra de restaurer la confiance des citoyens dans leurs institutions et le respect de ces acquis.

2. Sensibiliser et éduquer la population sur l’importance du Bien Commun

Sensibiliser et éduquer : replacer l’Amour du Bien Commun (ABC) au centre des valeurs nationales, pour que chaque citoyen comprenne que protéger ces acquis, c’est protéger son propre avenir.

La deuxième solution de Paul consiste à sensibiliser le peuple haïtien à l’importance du Bien Commun. Il nous faut un programme d’action qui replacera l'Amour du Bien Commun (ABC) au centre des valeurs fondamentales du pays. Paul espère que chaque citoyen comprendra que protéger ces acquis, c’est assurer son propre avenir et celui des générations futures.

3. Mobiliser la société autour du Bien Commun

Mobiliser la société en général : communautés locales, gouvernementales, de la diaspora, politiques, religieux, éducateurs, professionnels de la santé, intellectuels et entrepreneurs doivent unir leurs forces pour défendre ce qui nous appartient à tous.

Evans Paul insiste également sur la nécessité d’une mobilisation générale de la société haïtienne. Il appelle à une action collective qui rassemble les communautés locales, la diaspora, les politiques, les religieux, les éducateurs, les professionnels de la santé, les intellectuels et les entrepreneurs. Ensemble, ils doivent défendre et préserver les biens essentiels à la survie et au développement du pays. C’est un travail de coalition qui dépasse les clivages et les divergences politiques.

4. Instaurer un dialogue national pour reconstruire l’unité

Instaurer un dialogue national : réconcilier la société haïtienne autour d’un projet commun, où le Bien Commun cesse d’être une cible et redevient un idéal à construire ensemble.

Enfin, Paul propose d’initier un dialogue national visant à réconcilier la société haïtienne autour d’un projet commun. Le Bien Commun ne doit plus être perçu comme une cible, mais comme un idéal à construire ensemble. Ce dialogue doit permettre de surmonter les divisions internes et de renforcer la cohésion nationale pour faire face aux défis qui se présentent. L’accès au bien commun et aux services de base par toutes les franges de la société de manière équitable en est un facteur tout aussi important que la qualité des services de base.

Evans Paul rappelle que la survie d'une nation ne dépend pas uniquement des décisions politiques, mais aussi de l'engagement collectif de son peuple. C’est en protégeant ses écoles, ses hôpitaux et ses lieux de savoir que Haïti pourra, à terme, retrouver sa stabilité, sa sécurité et son humanité

Edito24