L'incohérences entre les annonces gouvernementales en Haïti est non seulement préoccupante, mais elle révèle un manque flagrant de coordination et de vision. D'un côté, le gouvernement, par la voix du Premier Ministre Garry Conille, déclare l'état d'urgence dans la capitale et annonce une mobilisation massive des forces armées et de la police pour contrer les gangs qui règnent en maître dans la région métropolitaine. De l’autre, le Ministère de l'Éducation Nationale, dirigé par Augustin Antoine, vient de fixer la rentrée scolaire au 1er octobre 2024, tout en promettant une série de mesures d'accompagnement pour les élèves et leurs familles.
Un Conflit de Priorités :
Le Premier Ministre a déclaré l'état d'urgence dans 14 communes contrôlées par les gangs, annonçant des opérations militaires d’envergure pour rétablir l’ordre et la sécurité. Cette décision, bien que nécessaire face à la montée de la violence, semble en contradiction directe avec l'annonce de la rentrée scolaire. Dans un contexte de guerre civile, où la sécurité est incertaine et les déplacements sont limités, comment le gouvernement envisage-t-il la réouverture des écoles ? Les familles, déjà contraintes à la fuite, vont-elles réellement pouvoir envoyer leurs enfants à l'école dans ces conditions ?
Des Annonces Mal Coordonnées :
La rentrée scolaire est un événement crucial pour le développement et l'éducation des jeunes générations. Ces annonces semblent déconnectées de la réalité sécuritaire actuelle. La distribution de manuels, de kits scolaires et d'allocations aux parents est louable, mais elle ne répond pas à la question cruciale : l'économie est au point mort. Comment ces mesures seront-elles mises en œuvre dans un environnement où les routes principales sont coupées, les établissements scolaires sont fermés ou inaccessibles à cause des conflits ?
Un Manque de Vision Globale :
Il semble que le gouvernement haïtien soit engagé dans une danse chaotique entre la volonté de restaurer l’ordre et l’impératif de continuer les activités quotidiennes comme l’éducation, l'ordination d'Evêques, les visites des chantiers de petits amis, des parades d'interviews avec CNN, comme si de rien n'était.
Ce manque de cohérence dans la pensée et la gestion des crises est non seulement déroutant pour la population, mais il met également en danger les efforts de stabilisation. Le gouvernement doit impérativement élaborer une stratégie intégrée où les efforts pour restaurer la sécurité et les initiatives pour poursuivre l’éducation sont synchronisés. La déconnexion entre les déclarations et la réalité sur le terrain pose la question de savoir si le gouvernement est véritablement en mesure de résoudre les crises simultanées que traverse le pays.
Il est impératif que les autorités haïtiennes établissent une coordination efficace entre les différents ministères et agences pour éviter de telles incohérences. Une approche intégrée est essentielle pour répondre de manière cohérente et efficace aux défis complexes que le pays rencontre. La population haïtienne mérite des réponses claires et une planification réfléchie qui prend en compte les réalités sur le terrain, tout en évitant les déclarations contradictoires qui ne font qu’accentuer le chaos et la confusion. On ne va plus continuer à exister dans cette ambiance d'enfer, de misère et de tourments et l'accepter comme la nouvelle réalité de notre pays.
Edito24
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