Trump vise déjà un troisième mandat
- Edito 24
- 7 days ago
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Le président Trump vient d’alimenter les spéculations concernant un possible troisième mandat, refusant de dire explicitement qu'il ne resterait pas en fonction au-delà du 20 janvier 2029.
Interrogé par les journalistes à bord de l'Air Force One, alors qu'il revenait de Floride, Trump a souligné : "Nous avons encore beaucoup de chemin à parcourir avant de pouvoir même penser à cela."
Cependant, dans une interview avec NBC News, il a déclaré qu'il n'était "pas en train de plaisanter" lorsqu'il parlait de la possibilité d'un troisième mandat et a ajouté : "Je peux vous dire que beaucoup de gens m'ont demandé de l'avoir."
Un troisième mandat, est-ce constitutionnellement possible ?
En vertu de la Constitution des États-Unis, un président ne peut servir que deux mandats consécutifs, une limite établie par le 22e amendement, ratifié en 1951. Cela a été mis en place après que le président Franklin D. Roosevelt ait été élu à quatre reprises, un fait jugé incompatible avec le principe de rotation du pouvoir. Ainsi, le système démocratique américain a instauré une limitation claire pour éviter l’instauration d'un pouvoir trop concentré entre les mains d'une seule personne.
Trump a pourtant suggéré qu’il "existerait des méthodes" pour lui permettre de servir un troisième mandat. Bien qu'il ne détaille pas ces "méthodes", cela soulève des questions sur ses intentions et la manière dont il pourrait contourner la Constitution. Toutefois, à moins qu'une modification de la Constitution n’ait lieu, une telle démarche serait illégale et violerait les principes fondateurs des États-Unis.
Quel impact sur la démocratie ?
Un troisième mandat de Trump, s’il était théoriquement possible, aurait des conséquences profondes sur la démocratie américaine. L'une des valeurs fondamentales des États-Unis repose sur la limitation du pouvoir exécutif et la séparation des pouvoirs. Permettre à un président de dépasser les deux mandats pourrait entraîner un affaiblissement de cette séparation, créant un précédent dangereux pour l’avenir. L’un des piliers de la démocratie américaine est justement la transition pacifique du pouvoir, une tradition qui serait mise à mal si un président tentait de prolonger indéfiniment son mandat.
L’histoire montre que la concentration excessive du pouvoir dans une seule figure politique peut mener à des dérives autoritaires. Le 22e amendement a été introduit précisément pour empêcher la possibilité d’un "dirigeant à vie", une crainte née des périodes de régimes autoritaires qui ont marqué l’histoire mondiale. La possibilité d’un troisième mandat mettrait en danger cette tradition, fragilisant le système de freins et contrepoids conçu pour éviter l’abus de pouvoir.
Le contexte historique
Le précédent historique du troisième mandat aux États-Unis est limité à Franklin D. Roosevelt, qui a été élu pour quatre mandats consécutifs (1933-1945) en raison de la Grande Dépression et de la Seconde Guerre mondiale. Après sa présidence, le 22e amendement a été instauré pour empêcher qu’un tel précédent ne se reproduise. La limite de deux mandats a donc été conçue comme un garde-fou contre la tyrannie, un principe que Trump semble, volontairement ou non, remettre en question.
Bien qu’il semble improbable qu’un troisième mandat soit possible sans un changement majeur de la Constitution, les déclarations de Trump relèvent d'une question plus large : jusqu'où un dirigeant peut-il aller pour prolonger son pouvoir ? Les impacts sur la démocratie américaine seraient considérables, avec un affaiblissement des principes de limitation du pouvoir exécutif et de transition pacifique du pouvoir. Dans l’histoire des États-Unis, l’adhésion à la Constitution et aux principes démocratiques a toujours été cruciale pour maintenir l’équilibre du système.
Toutefois, compte tenu de la popularité de Trump et la situation à travers le monde, une formule Poutine-Medvedev ou Trump deviendrait vice-président peut certainement lui garantir deux autres mandats. En plus, le mandat actuel de l’homme fort américain n’est pas techniquement consécutif au premier.
A suivre…
Stacy Tertulien/Edito24
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